Est-ce qu’on peut refuser d’être demoiselle d'honneur parce que ça coute trop cher?

BILLET - Le téléphone sonne. Ton amie crie de joie. Elle te montre par vidéoconférence sa fameuse bague. Elle est excitée de t’apprendre qu’elle va bientôt se marier, et du coup, elle te fait à son tour LA grande demande: «Veux-tu être ma demoiselle d’honneur?» Même si répondre OUI peut sembler évident sur le coup, accepter d’être demoiselle d’honneur n’est pas à prendre à la légère.
Je le sais parce que je l'ai été à trois reprises...
Avant de consentir à ce rôle avec tout son coeur, j’ose déclarer qu’il faut d’abord laisser parler la voix de la raison. Selon mon expérience, trois facteurs sont à prendre au sérieux avant de plonger dans la grande aventure d’être une bridesmaid.
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1. L’argent
Lors de ma première expérience de demoiselle d’honneur, j’étais broke, fauchée, cassée comme un clou... Et j’ai abusé de ma VISA. J’en suis ressortie avec plus de 1000$ de dettes.
J’aborde ainsi la question du fric, parce que l’argent est l’élément numéro 1 à considérer. Être demoiselle d’honneur en 2023 coûterait entre 1478$ et 2218$ aux États-Unis, selon un article publié récemment.
Ces coûts se rapportent généralement à la robe, aux cheveux et au maquillage (le jour de la cérémonie), à la participation au bachelorette party et finalement à un cadeau de mariage (la fameuse enveloppe).
Et c’est sans compter les gens qui font un mariage de «destination» (par exemple à Las Vegas, en Europe ou dans le Sud), un bachelorette party hors de la ville ou encore un party de fiançailles, un shower de la future mariée... ching, ching, ching, ching! (Si c’est le cas, la facture peut rapidement grimper.)
Bien sûr, il y a aussi des gens qui préfèrent des célébrations plus modestes. C’est vous qui connaissez vos amies, mais ça vaut la peine de valider ce que ça implique financièrement avant de vous engager.
Parce que je connais des filles pour qui avoir été une demoiselle d'honneur est venu avec une facture de 8000$, car le mariage se tenait à Miami et que le bachelorette se tenait sur trois jours à Mykonos, en Grèce. Rien de de trop beau!
Posez-vous donc les questions : Quels frais est-ce que ça implique de dire oui? Êtes-vous prête à investir ce montant? Êtes-vous capable de planifier un budget en conséquence des projets de la fiancée sans mettre vos finances en péril?
Si vous répondez non, mieux vaut en discuter avec la future mariée et faire preuve de transparence, car accepter le rôle de demoiselle d'honneur requiert un investissement monétaire et n’oublions jamais que les bons comptes font les bons amis.
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2. Le temps à consacrer
Autre facteur important à considérer: le temps. Accepter le rôle de demoiselle d’honneur consiste souvent à donner de son temps, beaucoup de temps.
Au-delà du «save the date» pour le mariage en tant que tel, les mois précédant le mariage impliquent de nombreux événements comme l’essayage de robes pour la mariée et les demoiselles d’honneur, un brunch ou un souper pour souligner les fiançailles, la préparation (parfois très chargée et pointilleuse) d'un bachelorette party, la rédaction d’un discours (qui fera rire et pleurer les mariés), les appels ou les discussions en ligne avec les autres demoiselles d’honneur...
Et dans les vies chargées que l’on peut parfois mener, entre obligations familiales et professionnelles, ajouter à son agenda annuel la coordination des divers événements entourant un mariage, c’est de l’implication avec un gros «I».
Ainsi, endosser le rôle de demoiselle d'honneur, c’est accepter de faire du temps pour ces activités parce que l’on en a vraiment envie et non parce qu’on s’y sent obligée. Aller à un essayage de robes, ce n’est pas censé avoir une vibe de corvée.
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3. La charge mentale et l’énergie positive
Si l’argent et le temps sont au rendez-vous, portez une attention particulière à la charge mentale et l’énergie que vous êtes prête à déployer. Être une demoiselle d’honneur, c’est également faire preuve d’un soutien inconditionnel envers la mariée et partager un réel bonheur avec elle.
Je lisais l’article des 49 erreurs à ne pas faire comme demoiselle d’honneur du populaire magazine web Brides et je me suis rappelée avoir été témoin de certaines de ces fautes par le passé, quand j’ai vu des demoiselles d’honneur se plaindre des décisions de la future mariée ou encore ne pas écouter ses souhaits.
Une future mariée peut être un peu intense, mais si on accepte le rôle de demoiselle d’honneur, ça vient avec. Je me rappelle avoir été responsable pour une amie de la prise de rendez-vous pour l’essayage de sa robe, pour sa coiffure, son maquillage et en partie l’organisation de son bachelorette. Mon amie m’appelait quatre à cinq fois par jour pour être certaine que je n'avais rien oublié. Pas une fois, j'ai perdu mon sang froid. Au contraire, je la rassurais!
Ce n’est pas compliqué: une demoiselle d’honneur doit faire preuve de sensibilité, d’écoute et d’enthousiasme sincère parce que la future mariée compte sur son support inconditionnel, jusqu’au grand jour. Il faut accepter ça.
La charge mentale et émotionnelle est donc le dernier facteur crucial et si elle devient trop lourde, qu’importe les circonstances, il vaut mieux décliner plutôt que de vivre avec le ressentiment. Cette grande responsabilité (oui, c’en est une) n’est pas toujours évidente pour tous et toutes et si vous vous sentez incapables d’avoir une énergie positive durant le processus, quelles que soient les raisons, REFUSEZ. Cela évitera bien des chicanes, croyez-moi!
Je me suis mariée à mon tour...
Question de vous inspirer et de vous éviter bien des maux de têtes, voici la décision que j'ai prise quand je me suis mariée. J’ai simplifié la formule: PAS DE BRIDESMAIDS! Pas d’obligations!
Le jour de la célébration, j’ai seulement eu une seule et unique demande: pour toutes celles qui étaient proches de mon cœur (mon girl squad) de louer ou d’acheter, selon leurs moyens, une magnifique robe de soirée ou de gala de couleur noire.
Puis, pour ma dernière escapade de jeune fille, j’ai timidement envoyé des invitations à m’accompagner à Miami à celles qui le désiraient.
Plusieurs ont refusé pour des raisons diverses: nouveaux-nés à la maison, parents malades, contrat professionnel, budget limité ou encore peur de l’avion... Et savez-vous quoi? Je n’avais aucune attente et c’était absolument okay.
J’avais l’intention de tout organiser par moi-même, mais ma bonne amie, ma reine du bon goût, experte du voyage, a pris le relais de son plein gré, me dévoilant un week-end inoubliable tout organisé à South Beach, avec celles qui ont désirées être présentes. C'était parfait, et surtout, je sentais que je n’avais mis de pression à personne.
Sur ce, alors que la saison des mariages est bel et bien entamée, je souhaite à toutes les bridesmaids qui consacrent temps, argent et énergie (positive) de créer les plus beaux souvenirs parce qu’au final cela n’a (presque) pas de prix... Et je souhaite à toutes celles qui, finalement, refusent même si elles aiment leur amie, soient soulagées de ne pas avoir à porter ce poids sur les épaules.