Il travaille dans une compagnie d’assurance le jour et est bouncer dans un bar la nuit | 24 heures
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Il travaille dans une compagnie d’assurance le jour et est bouncer dans un bar la nuit

Image principale de l'article Employé de bureau le jour, bouncer la nuit
Montage Marilyne Houde

En 2022, 41 % des Canadiens pensaient se chercher un revenu d’appoint pour faire face au coût de la vie, selon un sondage. Que ce soit pour joindre les deux bouts ou par passion, il existe autant de side jobs que de travailleurs. 24 heures est allé à la rencontre de gens au travail d’appoint surprenant. Le jour, François travaille à temps plein dans un bureau pour une compagnie d’assurances. La nuit, il est portier pour un bar, un travail qui demande une bonne dose d’intelligence émotionnelle.  

On peut dire que François, 6 pieds 5 pouces et 300 livres, a la tête de l’emploi. Ça fait maintenant un an qu’il est videur pour un bar et salle de spectacle et se considère chanceux de n’avoir jamais eu à intervenir dans une situation grave ou à utiliser son physique imposant.  

«C’est beaucoup plus tranquille qu’on s’imagine. Je fais souvent des blagues en disant que je suis comme un surveillant d’école», révèle-t-il. 

Son travail se résume plus à vérifier les cartes d’identité des clients et le contenu de leur sac, de les empêcher de fumer sur la terrasse ou de consommer des boissons de l’extérieur.  

Il garde toutefois l’œil ouvert pour des «gars louches» qui viendraient pour causer des problèmes ou déranger la clientèle. La plupart du temps, son attitude «amicale, mais ferme» fait que les clients problématiques repartent à la recherche d’un autre bar assez rapidement. 

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C’est par un concours de circonstances que François a commencé ce travail en plus de son emploi à temps plein.  

«J’étais un régulier au bar et j’y organisais des évènements, donc, au fil du temps, je suis devenu ami avec les employés, raconte-t-il. Un soir, ils avaient besoin de quelqu’un pour faire le portier et c’est à moi qu’on l’a proposé. J’ai accepté parce que j’aime l’endroit et je savais que ça serait relax.» 

Le bar où il travaille ne se compare pas aux clubs où les videurs doivent sans cesse intervenir et jeter des clients dehors. 

Par nécessité ou pour le plaisir ? 

François est payé entre 100 et 200$ par soirée où il travaille. Il n’a toutefois pas besoin de cet argent pour vivre. 

«C’est d’abord pour rendre service. J’aime passer du temps à mon lieu de travail, donc au lieu de sortir et dépenser, je suis payé pour chiller dans un endroit que j’aime», mentionne-t-il.  

De voir des gens de bonne humeur fait changement de son travail en assurance où l’expérience de service à la clientèle est généralement moins agréable.  

«Si on nous appelle, c’est parce que les gens ne sont pas contents. Au bar, les gens viennent pour s’amuser, c’est tout le contraire», compare-t-il. 

Être imposant physiquement, mais pas seulement 

Même s’il passe du bon temps, c’est un travail qui demande de rester alerte.  

«Il faut être capable de lire les situations très vite et de faire confiance à son instinct. Il faut avoir de l’écoute et bien communiquer. C’est beaucoup d’intelligence émotionnelle», affirme François. 

«Tout se passe dans les yeux», selon le videur, qui essaie de remarquer rapidement si quelqu’un dans l’établissement a l’air tendu ou belliqueux.  

«Entre un bar et une garderie ou un cabinet de psy, il n’y a pas tant de différence que ça», dit-il. 

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Pour être pris au sérieux, il n’est pas nécessaire de faire 6 pieds 5 comme lui. Tout se passe dans la manière de se comporter. «Quand j’ai commencé, j’étais assez timide. Mon travail m’a appris à m’affirmer davantage.» 

Pour faire un bon travail, pas besoin non plus d’être menaçant ou désagréable.  

«Si tu agis en trou de cul dès le départ, tu te compliques la vie. Si quelqu’un est là pour faire du trouble, ton comportement lui donne juste une raison pour le faire. Je préfère de loin être gentil et désarmer la situation», souligne-t-il. 

«Il faut savoir doser et s’en tenir au minimum. Soit tu sors la personne ou tu l’immobilises, mais rien de plus. Le but, ce n’est pas de blesser la personne», ajoute-t-il.  

Il estime que si plus de collègues adoptaient une attitude semblable, la profession aurait une bien meilleure réputation. 

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