«Les enfants presque considérés comme des animaux»: une mère incapable de trouver un logement pour sa famille | 24 heures
/logement

«Les enfants presque considérés comme des animaux»: une mère incapable de trouver un logement pour sa famille

Isma Bounila et ses deux filles, Masha et Rose
Photo courtoisie

Isma Bounila et ses deux filles, Masha et Rose

À l’approche du 1er juillet, 24 heures a parlé à trois Montréalaises, dont deux mères de famille, qui peinent à trouver un appartement abordable alors qu'une crise du logement frappe la métropole. Voici leurs histoires.  

Isma Bounila, mère de 2 enfants

Isma Bounila et son conjoint ont passé la dernière année à chercher en vain un appartement plus grand pour leur famille. Avec deux jeunes enfants, leur 4 1⁄2 à 1280$ dans Rosemont est devenu trop petit.  

La mère regrette toutefois que des propriétaires ne veuillent pas d’enfants dans leur logement. «Parfois, les proprios font comprendre qu’ils ne veulent pas de famille, au même titre que les chiens. Les enfants sont presque considérés comme des animaux», dénonce-t-elle.  

Selon son expérience, des propriétaires craignent que les enfants endommagent leur logement ou nuisent à la tranquillité de l’immeuble.  

Isma, qui n’est parvenue à visiter aucun appartement depuis le début de ses recherches, se désole aussi des «prix exorbitants» dans Rosemont, un secteur qu’elle ne souhaite pas quitter. Elle a vu des annonces pour des 5 1⁄2 à 2000$ ou encore des 4 1⁄2 à 1800$, des loyers qu’elle et son conjoint ne peuvent pas se permettre. 

Marie Bergeron, mère monoparentale

Marie Bergeron, qui habite Montréal depuis plus de 15 ans, risque de déménager à Laval, faute de pouvoir trouver un 4 1⁄2 qu’elle peut se permettre pour elle et son fils. «Les logements à Montréal sont beaucoup trop chers», déplore la mère monoparentale.  

Marie Bergeron

Photo courtoisie 

Marie Bergeron

Après sa séparation, Marie s’est retrouvée sans logis, parce qu’elle ne pouvait pas se permettre financièrement de payer toute seule l’appartement où elle habitait. Depuis, elle et son fils sont hébergés par la famille de sa sœur.  

À cause de cette situation, Marie a dû changer son fils d’école et se trouver un nouvel emploi.  

Au moment de parler à 24 heures, Marie était en discussion avec quelqu’un pour un logement à Laval qu’elle a trouvé grâce au bouche-à-oreille. Sur Marketplace, elle ne recevait la plupart du temps aucune réponse des personnes qui publiaient les annonces.  

Katou Norman Brooks, jeune professionnelle

Katou Norman Brooks a commencé à chercher un nouveau logement à l’hiver, elle qui souhaitait habiter seule après des années de colocation. Plusieurs mois plus tard, elle n’a toujours rien trouvé et son bail se termine dans quelques jours.  

«J’ai l’impression qu’il y a tellement de demandes pour un logement abordable que la personne [qui publie l’annonce] n’a pas le temps de répondre à tous les messages», déplore celle qui vient de terminer ses études universitaires. 

Katou Normand-Brooks

Photo courtoisie 

Katou Normand-Brooks

Katou a fait plusieurs visites d’appartement et complété plusieurs demandes d’enquête de crédit. 

Si elle ne trouve rien, Katou devra se faire héberger chez des proches le temps de trouver un appartement et peut-être se résigner à retourner en colocation. 

Hausse de 13,7% en 1 an

Le prix des loyers a explosé de 13,7% au Québec en seulement une année, soit la plus importante hausse depuis quatre ans, selon les données compilées par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

Depuis maintenant quatre ans, le RCLALQ recense et analyse des milliers d’annonces publiées sur ce site de petites annonces afin de dresser un portrait de la situation. Cette année, entre le 1er février et le 31 mai 2023, l’organisme a colligé près de 48 000 annonces sur Kijiji pour des logements en location à long terme partout au Québec.

− Avec Clara Loiseau

À lire aussi

Vous pourriez aimer

En collaboration avec nos partenaires