Températures record et réchauffement des océans : faut-il s’attendre à plus d’ouragans cette année? | 24 heures
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Températures record et réchauffement des océans : faut-il s’attendre à plus d’ouragans cette année?

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CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI

Tandis que l’Atlantique n’a jamais été aussi chaud aussi tôt dans la saison, serons-nous plus exposés cette année aux ouragans et autres phénomènes météo majeurs? On fait le point avec des spécialistes.  

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Les vagues de chaleurs se succèdent un peu partout sur la planète et la température à la surface des océans n’en finit pas de grimper. Le mois dernier, les océans ont même connu leur mois de mai le plus chaud jamais enregistré.  

On le sait, cette hausse des températures des océans n’est pas une bonne nouvelle car les eaux chaudes des océans favorisent la formation de cyclones au-dessus de l’Atlantique.  

«Au début du mois de mai, on a enregistré une explosion de la température moyenne de 1,3 degré à la surface des océans. Une eau de 30 degrés au niveau de l’Arc antillais, c’est ce qu’on enregistre habituellement au mois d’aout», explique Olivier Tisserant, spécialiste de la météo de l’Arc antillais et dont la page Météo tropicale sur Facebook rassemble 60 000 abonnés. 

Conséquence directe de ce réchauffement précoce : depuis le 1er juin 2023, trois systèmes majeurs (tempêtes ou ouragans) ont ainsi déjà été enregistrés dans l’Atlantique nord. Une rareté à ce moment de l’année.

«Cependant, rien n’indique en rien que la saison sera plus intense que prévue», prévient Olivier Tisserant.  

Pourquoi? Parce qu’El Niño devrait limiter l’effet des températures extrêmes des mers. 

«El Niño est défavorable à la formation de cyclones car il change la circulation de l’air en haute altitude et produit un effet de cisaillement défavorable à la création d’ouragan. Avec El Niño, on enregistre en général moins de tempêtes», explique Simon Legault, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada. 

Merci El Niño 

Ainsi, la saison 2023 est prévue pour être proche des normales.  

«Si l’océan de juin ressemble à celui d’août, ça ne veut donc pas dire qu’on aura plus de systèmes majeurs cette année», prévient le spécialiste. 

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D’ailleurs, les prévisions mises à jour au début du mois de juin indiquent que la saison devrait être dans la moyenne. Le National Hurican Center (NHC), qui fait figure de référence en la matière, mise ainsi sur 12 à 17 systèmes pour cette saison, contre 14 en moyenne. 

À quoi s’attendre au Canada? 

«Selon le Centre canadien de prévisions des ouragans, il ne devrait pas y avoir plus d’ouragans cette année dans la zone canadienne», affirme Simon Legault, qui rappelle qu’un phénomène comme Fiona l’an passé demeure exceptionnel.  

Chaque année, il faut compter un ou 2 ou pas du tout dans les eaux canadiennes. Avec les changements climatiques, il ne faut pas s’attendre à plus de systèmes majeurs, mais plutôt à une hausse de leur intensité. 

«L’athmosphère se réchauffe et contient toujours plus d’eau, ce qui provoque plus d’inondation, et des ondes de tempête plus importantes. Les changements climatiques viennent en fait rajouter des problèmes à d’autres problèmes.» 

L'Est du pays est particulièrement vulnérable: les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie et aussi la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. 

Pour se préparer à la saison cyclonique dans les zones les plus exposées, il y a deux choses importantes à faire selon le météorologue d’Environnement et Changement climatique Canada. 

Un, planifier. Il est ainsi recommander de faire dès le 1er juin la liste du matériel que l’on veut emporter en cas de cyclone, et de prévoir de quoi être autonome pendant quelques jours (en faisant les achats en conséquence).  

Deux, rester à l’écoute de la météo!

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