Remboursement du fédéral : une mesure qui paie pour «une épicerie» tout au plus

C’est hier que le gouvernement fédéral envoyait un montant pour aider les Canadiens avec leur facture d’épicerie. Si certains considèrent que le remboursement reçu ne couvrira que très peu des leurs dépenses, d’autres qui n’y étaient pas éligibles auraient aimé pouvoir en bénéficier.
«Ça va me permettre de faire à peu près une semaine d’épicerie»
Pour une enseignante mère de trois enfants qui préfère garder l’anonymat, le 325 $ déposé dans son compte de banque par le gouvernement est «mieux que rien», mais ne sera pas d’une grande aide pour sa famille de cinq. «Ça va me permettre de faire à peu près une semaine d’épicerie», estime-t-elle.
Pour éviter tout gaspillage ou dépense inutile, la famille se dresse un menu chaque semaine. Malgré tous leurs efforts, la facture d’épicerie grimpe à près de 250 $ par semaine.
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«La viande n’est plus achetable, les céréales, les fruits frais, les légumes congelés, l’huile, la margarine, le beurre... même les pâtes sont rendues 3 $ le paquet !, s’insurge la mère de famille. On coupe dans l’extra et on court les magasins économiques. Nourrir mes enfants, c’est la dernière chose dans laquelle je vais couper.»
Si le remboursement du fédéral offre un répit d’une semaine, l’enseignante a l’impression «d’être une citoyenne de seconde classe».
«Tant qu’il n’y aura pas d’intervention de l’État, on est condamnés à se faire presser le citron. La solution relève de plus qu’un chèque par ménage», affirme-t-elle.
«C’est inacceptable, se nourrir c’est un besoin de base»
Catie a deux enfants, mais elle n’est pas éligible à l’aide du gouvernement fédéral, parce que son salaire de gestionnaire de projet est considéré trop élevé pour qu’elle reçoive un remboursement de la TPS.
Ce n’est cependant pas un portrait réaliste de son revenu, explique-t-elle : «Je paie une pension alimentaire élevée, mais ce n’est pas déductible d’impôts pour le payeur.»
Pour nourrir ses deux garçons en pleine croissance, elle paie en moyenne 250 $ d’épicerie par semaine. «Si on ne fait pas attention, ça peut rapidement monter jusqu’à 350 $ et ça nous revient à 1000 $ par mois.»
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Des épiceries aussi chères étaient chose rare avant la flambée des prix des aliments. «Ça nous coûtait 90 ou 100 dollars par semaine en général», se remémore Catie.
Bien qu’elle aurait aimé pouvoir recevoir le remboursement du fédéral, elle ne pense pas que c’est une mesure efficace pour aider les familles à payer l’épicerie sur le long terme : «Il faudrait qu’on s’attaque à la source du problème et que le gouvernement force une baisse de prix. Les épiceries font des profits records. C’est inacceptable, se nourrir c’est un besoin de base.»