Le plus gros feu de forêt de l’histoire du Québec fait 21,5 fois la superficie de Montréal

L’actuelle saison des feux de forêt que connaissent le Québec et le Canada est marquée par les records. Un autre s’ajoute à la triste liste: le plus gros feu que la Belle Province a jamais connu brûle actuellement dans le Nord-du-Québec.
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C’est ce qu’a confirmé la porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), Mélanie Morin, à La Presse, samedi.
«Dans les statistiques auxquelles j’ai accès, qui remontent à 1984, je ne retrouve aucun incendie de plus de 1 million d’hectares en zone nordique», a-t-elle précisé.
Situé en Jamésie, l’incendie 218, qui a été provoqué par la foudre le 27 mai dernier, est considéré sous observation: il est donc connu, mais aucune intervention n’est faite contre celui-ci. Il a atteint 1 041 760 hectares, soit 21,5 fois la superficie de l’île de Montréal. Il bat largement le précédent record du plus gros feu de l’histoire du Québec, qui était de 350 000 hectares en 2013, selon les informations de La Presse.
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Lundi, on dénombrait toujours 79 feux en activité en zone nordique, c’est-à-dire au-dessus du 49e parallèle. Les 126 feux qui y ont brûlé depuis le début de l’année ont affecté plus de 2 823 000 d’hectares de forêt. Pour l’ensemble du Québec, on parle de 4,4 millions d’hectares brûlés.
Parmi les facteurs expliquant la saison record, on retrouve une sécheresse et des chaleurs anormales. Ces conditions peuvent être exacerbées par les changements climatiques, qui promettent d’augmenter la fréquence et l’intensité des feux de forêt.
Les feux sont «pires que les scénarios les plus pessimistes»
À l’échelle du pays, on parle de plus de 10 millions d’hectares déjà brûlés cette année à travers plus de 4000 feux dénombrés en six mois et demi, selon des chiffres du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC).
«On se retrouve cette année avec des chiffres qui sont pires que nos scénarios les plus pessimistes», a souligné Yan Boulanger, chercheur pour le ministère canadien des Ressources naturelles, en entrevue à l’AFP.
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«Ce qui est complètement fou, c’est qu’il n’y a eu aucun répit depuis début mai. Tout est réuni pour que la situation s’aggrave, a résumé ce spécialiste des feux de forêt. L’année 2023 va forcément marquer les esprits.»
La saison actuelle bat le record établi en 1989, qui avait vu 7,3 millions d’hectares de forêt partir en fumée, toujours selon le CIFFC.
C’est principalement la forêt boréale qui est touchée, ce qui a de lourdes conséquences pour l’environnement. Pour chaque unité de zone brûlée, elle relâche 10 à 20 fois plus de gaz à effet de serre que d’autres écosystèmes, ce qui contribue au réchauffement climatique.
— Avec des informations de l’AFP