«Drag Superstars»: revendiquer et célébrer l'existence des drag queens

«Toutes les drags sont valides»: c’est avec ce pied de nez à leurs détracteurs affiché sur écran géant que Rita Baga a lancé le spectacle Drag Superstars, qui se voulait une véritable célébration de cet art attaqué de toutes parts.

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La pluie n’a pas empêché des milliers d’amateurs de drag d’inonder l’Esplanade du Parc olympique de drapeaux arc-en-ciel et d’éventails afin d’assister au spectacle organisé dans le cadre du Festival Fierté Montréal, jeudi soir. Comme s’il savait qu’il se faisait attendre, le soleil a finalement décidé de se pointer quelques minutes avant le début du spectacle, amenant avec lui un arc-en-ciel qui a surplombé les lieux.

Pas moins de 19 drag queens et drag kings, dont la majorité a participé à une ou plusieurs des éditions de la populaire franchise RuPaul’s Drag Race, ont dansé et fait du lip sync sur des chansons iconiques de la culture LGBTQ+. On a notamment pu entendre les airs de Patti Labelle, de Dolly Parton, de Beyoncé et de Tina Turner.

La diversité à l’honneur

Il s’agissait d’ailleurs de la plus grosse édition de Drag Superstars – et la plus diversifiée puisqu’elle comptait encore plus de «de drag kings, de drag fluides et de drag créatures» qu’auparavant, s’est enorgueillit Rita Baga, animatrice de la soirée.

«C’est pas parce que RuPaul ne cast pas des kings que je ne peux pas en cast sur mon show!», a-t-elle lancé.

Tous les essentiels d’un spectacle de drag s’y trouvaient: des paillettes, du rembourrage et la revendication de leur droit d’exister dans toute leur queerness. 

La maîtresse de cérémonie, qui revêtait une robe plus flamboyante que la précédente à chacune de ses interventions, a ouvert le bal en interprétant La Grenade de Clara Luciani.

La scène mouillée par la pluie n’a pas empêché plusieurs des artistes d’enchaîner les acrobaties pour lesquelles les drags sont reconnues, au grand plaisir des spectateurs qui ne manquaient pas d’encourager chacune des splits, pirouettes et même quelques death drops.

La victoire de l’amour

Attendue avec impatience, Gisèle Lullaby, première reine québécoise à remporter la couronne à Canada’s Drag Race, s’est vue confier par sa grande amie Rita Baga «la performance de la mi-temps», durant laquelle elle a livré un numéro hommage au film Barbie, qui a reçu plus d’un clin d’œil au cours de la soirée. 

Le moment le plus émouvant de la soirée est survenu tout de suite après son numéro, lorsque son conjoint s’est agenouillé pour la demander en mariage, après la diffusion d’une vidéo soulignant son parcours dans laquelle sont notamment apparus la mairesse de Montréal Valérie Plante, Guy A Lepage et Sylvie Léonard, ainsi que des queens avec qui elle a participé à Drag Race.

Si la foule a bruyamment accueilli chacune des queens durant les trois heures du spectacle, les cris ont monté d’un cran lorsque Jimbo est apparue sur scène, à la toute fin. 

La Canadienne a gagné il y a deux semaines la dernière saison de Drag Race All Stars. Elle a pris un moment après sa performance pour remercier le public de son soutien tout au long de son aventure.

En clôture de spectacle, les 19 drag queens et drag kings ont participé à un numéro hommage à Madonna pour souligner ses 40 ans de carrière. On a pu entendre plus d’une quinzaine des grands succès tirés de chacune des époques de la reine de la pop, dont Holiday, Material Girl, 4 minutes, Music et Like a Virgin.