Des milliers de poussins de manchots empereurs tués à cause de la fonte des glaces en Antarctique | 24 heures
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Des milliers de poussins de manchots empereurs tués à cause de la fonte des glaces en Antarctique

Image principale de l'article Des milliers de bébés manchots empereurs tués
AFP

Le manchot empereur pourrait être la première espèce polaire à disparaître en raison du réchauffement climatique puisque la fonte de la banquise a causé la mort de milliers de poussins en Antarctique dans les derniers mois. 

Le dernier printemps, du mois de septembre à décembre, a été particulièrement doux en Antarctique. La température a entrainé une fonte record de la banquise. Le niveau historiquement bas des glaces a eu un effet dévastateur sur la reproduction des manchots de la région. Quatre des cinq colonies observées par une équipe de scientifiques ont subi une perte «catastrophique» de 100% de leurs poussins dans les derniers mois, révèle une nouvelle étude publiée le 24 août. 

Les nouveau-nés se sont retrouvés à l’eau quand la glace a cédé sous leurs pieds. Comme ils n’avaient pas encore développé leurs plumes imperméables, ils étaient trop fragiles pour affronter de telles conditions. Ils se sont ainsi tous noyés ou sont morts de froid. 

C’est la première fois qu’un drame d’une telle ampleur frappe une espèce polaire. La situation inquiète puisqu'elle pourrait bien se répéter à l’avenir en raison du réchauffement climatique, selon l’auteur principal de l’étude, Peter Fretwell. 

«Il s’agit du premier échec majeur simultané de la reproduction des manchots empereurs dans plusieurs colonies en raison de la fonte de la banquise et c’est probablement un signe de ce qui nous attend à l’avenir», a-t-il déclaré à l’AFP.

Une reproduction complexe 

Si la situation a été aussi dévastatrice pour les manchots, c’est parce qu’elle a eu lieu en plein milieu de la période de reproduction, qui est déjà fragile et complexe.

Dès le mois de mars, les adultes manchots se lancent dans une course pouvant atteindre une centaine de kilomètres pour aller se reproduire sur la banquise. Lorsqu’ils sont parvenus à leur site de reproduction, qui est toujours le même, les femelles pondent un seul œuf et le laissent au mâle pour aller chercher de la nourriture. Leur quête peut parfois les amener à se déplacer de plusieurs centaines de kilomètres.

Pendant ce temps, les mâles se chargent de garder les œufs au chaud. Debout et immobiles, ils recouvrent leur progéniture avec un pli de peau qui sert d’incubateur, jusqu’au retour des mères. Ils ne mangent pas avant que les femelles reviennent. 

Ce rituel, raconté dans le film La Marche de l’empereur, jusque-là épargné par les changements climatiques, est aujourd’hui compromis. 

Une espèce qui pourrait disparaître

Les scientifiques estiment qu’environ 30% des 62 colonies de manchots empereurs connus en Antarctique ont été affectées par la perte partielle ou totale de la glace de mer depuis 2018. 

En plus de mettre en péril les lieux de reproduction des manchots, le réchauffement climatique acidifie les océans, ce qui menance certains crustacés dont se nourissent les oiseaux.

Le réchauffement climatique est ainsi considéré comme leur principale menace à long terme. Les spécialistes prévoient que d'ici 2100, environ 90% des colonies pourraient pratiquement disparaître.

L’autorité américaine de protection de la faune a d’ailleurs récemment classé le manchot empereur parmi les espèces menacées.

− Avec les informations de l’AFP

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