Le boom du roller dance, vu par la pionnière de la danse sur patins à roulettes à Montréal | 24 heures
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Le boom du roller dance, vu par la pionnière de la danse sur patins à roulettes à Montréal

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Il y a 25 ans, Danielle Senecal découvrait à New York la danse sur patins à roulettes. Elle l’a depuis importée au Canada en faisant de Montréal la première ville au pays à accueillir cette discipline. Grâce aux réseaux sociaux, ses adeptes sont de plus en plus nombreux. 24 heures l’a suivie pendant sa pratique hebdomadaire au parc La Fontaine.

«J’étais la première à Montréal à faire de la danse sur patins à roulettes et je ne suis même pas gênée de dire au Canada», lance Danielle Senecal, qui enfile ses patins dès qu’elle ne travaille pas.  

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C’est pendant un voyage à New York, dans les années 90, que la femme de 59 ans s'est découvert cette nouvelle passion, qui est devenue presque une vocation. À Central Park, déjà à l'époque, ils étaient nombreux à danser sur des patins à roulettes. Là-bas, la pratique, née pendant la période disco des années 70, a résisté au temps. 

Danielle Senecal dans les années 90 à New York.

Photo Danielle Senecal 

Danielle Senecal dans les années 90 à New York.

«Je les ai regardés danser pendant 2 heures. J'ai trouvé ça tellement beau. Ça m'a vraiment touchée au cœur», se rappelle celle qui a habité à New York pendant un an pour apprendre. 

De son propre aveu, lorsqu'elle a importé le roller dance à Montréal, il y avait peu d'engouement. Puis, en 2020, tout a changé. 

«C'est vraiment TikTok et Instagram, et surtout la pandémie, qui a fait que ça a fait un gros boom», explique Danielle, qui garde une quinzaine de paires de patin à roulettes près de la porte d’entrée de son appartement du Plateau-Mont-Royal. 

Au lieu d'une dizaine de personnes, ses séances de danse à quatre roues ont alors commencé à en attirer une centaine. 

Signe de la nouvelle popularité de cette discipline: pendant la pandémie, il fallait attendre six mois pour recevoir des patins tellement la demande était forte. Le mot-clic #rollerdance cumule aujourd’hui près de 140 millions de vues sur TikTok.

De pharmacienne à prof de patins

«Dans les derniers 20 ans, c'est toujours moi qui l’enseignais ici, à Montréal», explique Danielle, qui précise que cette discipline n’est pas facile à apprendre. 

«Il faut vraiment vouloir le faire parce qu'on fait deux disciplines en une», ajoute-t-elle. 

La pionnière du roller dance à Montréal a toutefois maintenant de la relève. Après avoir découvert la discipline sur les réseaux sociaux, Marilyn Barbous, 29 ans, a quitté son emploi comme pharmacienne pour donner des cours de danse sur patins. 

«Danielle a été une personne super importante dans mon parcours, confie celle qui est connue comme Skate With Marly sur les réseaux sociaux. Elle m’a enseigné tellement de choses. Elle est super passionnée. Elle est tellement généreuse avec son temps et elle partage tout ce qu'elle connaît.»

Marly donne des cours dans un studio près de la Place des Arts.

Photo Axel Tardieu 

Marly donne des cours dans un studio près de la Place des Arts.

Tous les vendredis, quand la météo le permet, un groupe se retrouve au parc La Fontaine à 17h pour danser sur de la musique disco ou house. «C'est vraiment une famille», décrit Danielle Senecal. 

Les hommes sont rares, mais l’un des plus passionnés, Hervé Desrosiers, participait à la séance à laquelle 24 heures a assisté. Lui aussi s’est mis au roller dance pendant la pandémie.

«J'ai découvert cette activité grâce à Danielle. C'est le petit exercice quotidien, la soupape quotidienne pour décompresser et avoir du fun», dit-il. 

Marly et son équipe ont dansé pour le Festival de Rue de Petite-Bourgogne en juillet.

Photo @skatewithmarly 

Marly et son équipe ont dansé pour le Festival de Rue de Petite-Bourgogne en juillet.

Comment grandir

Crystal Baran a découvert la dance sur patins il y a un an et demi. «Ça a changé ma vie. Je me sens totalement libre quand je danse. C'est le retour d'une vieille tendance qui ne devrait jamais être partie», dit celle qui apprécie les aspects rétro et sportif de la discipline. 

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Danielle Senecal rêve que sa discipline fasse de plus en plus d'adeptes. Elle voudrait un lieu à Montréal où il est possible de s'entraîner l'hiver. «Ça éviterait de voir des gens se démotiver», croit-elle.  

Une salle intérieure existait à Brossard, le Paladium, mais elle a fermé depuis la pandémie. «On n’a pas de rink à Montréal et c’est un gros problème qui empêche de nous agrandir», confirme Marly. 

Mais ce que Danielle Senecal souhaite encore plus, c'est de voir plus d’hommes chausser des patins et danser. 

«Les femmes sont toujours plus attirées vers la danse. Si vous prenez un cours de salsa, vous allez voir qu’il y a cinq femmes pour un homme, mais les hommes sont vraiment les bienvenus au parc La Fontaine», insiste-t-elle.   

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