Montréal n'est pas responsable de trouver un stationnement pour chaque voiture, selon une mairesse

La Ville de Montréal n’est pas responsable «de trouver un espace de stationnement pour chaque voiture sur le territoire», soutient la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc Extension, Laurence Lavigne Lalonde.
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«Notre responsabilité, c’est d’offrir des alternatives aux gens qui font le choix de ne pas posséder de voiture», a affirmé l'élue de Projet Montréal durant le conseil d’arrondissement du mardi 5 septembre.
Elle répondait à une citoyenne qui se plaignait de ne plus pouvoir stationner sa voiture à cause de l'implantation d'une piste cyclable sur la 15e avenue, dans Saint-Michel. Selon la citoyenne, «plus de 80 places de stationnement» auraient été retirées pour réaliser cet aménagement.
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«La ville a donné le droit de construire des immeubles de huit logements sur la 15e, ce n’est que ça. Alors huit logements, huit locataires, possiblement huit voitures. Qu’est-ce qu’on fait? La majorité des personnes n’ont pas de stationnement. [...] Comme la ville a pris la responsabilité de mettre des pistes cyclables, je pense que la ville a aussi la responsabilité de gérer le problème de stationnement, qui était déjà très complexe avant», a déploré la citoyenne.
La mairesse a pour sa part rétorqué que le problème de manque d'espaces de stationnement réside plutôt dans le fait que le nombre de voitures croit plus rapidement que la population. En effet, entre 2013 et 2018, le parc automobile a augmenté de 6,8% alors que la population a cru de 4,6%, démontrent des données de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Pour Mme Lavigne Lalonde, la responsabilité de la Ville réside plutôt dans l’offre d’outils afin que les citoyens puissent se stationner. «On nettoie la rue, la rue est disponible pour que les gens [puissent] se stationner. Quand il y a des problèmes au niveau du stationnement, vous pouvez faire une demande de vignette à la ville pour avoir un espace de stationnement réservé.»
60% se déplacent autrement
L'élue a d’ailleurs souligné que seulement 2% du territoire est consacré aux pistes cyclables, tandis que 20% sont consacrés aux piétons et 3% au transport collectif. «Tout le reste est réservé pour les voitures», dit-elle, alors que 60% des citoyens de Montréal se déplacent autrement qu’en auto. Dans Parc-Extension, 50% des citoyens ne possèderaient pas de voiture, a-t-elle avancé.
«Comment on s’assure qu’ils puissent se déplacer de façon sécuritaire, de manière efficace pour se rendre au milieu de travail, pour aller porter les enfants? [...] En offrant des alternatives sécuritaires» comme les pistes cyclables, a ajouté Mme Lavigne Lalonde.
«Nous ce qu’on fait en ce moment, c’est qu’on s’assure d’offrir un peu d’équité au niveau des possibilités de déplacement des citoyens et on va continuer à le faire», a conclu la mairesse d’arrondissement.