«Laissez-les parler»: des écologistes interrompent un concert et le chef demande à la salle de les écouter
La vidéo d'un chef d'orchestre demandant au public d'écouter des militants écologistes qui venaient tout juste d'interrompre un concert a fait le tour du web au courant de la fin de semaine. La réaction du chef a particulièrement retenu l'attention, tranchant avec l'attitude souvent hostile à laquelle font face les militants lors d'actions dans des lieux culturels.
L'événement s'est déroulé vendredi au Festival de Lucerne, en Suisse, lors d'un concert du Bavarian State Orchestra. Deux activistes du groupe écologiste Renovate Switzerland ont d'abord collé leur main au podium sur lequel se tenait le chef d'orchestre Vladimir Jurowski, faisant ainsi face à la foule, avec des chandails sur lesquels on pouvait lire «agissez maintenant!» (act now!).
La tactique de coller sa main pour être plus difficile à déloger est souvent employée par des activistes lors d'actions dans des lieux culturels, par exemple des musées.
Ils finissent cependant généralement par être évacués par la sécurité, mais ce n'est pas ce qui s'est passé vendredi. Le chef Vladimir Jurowski a plutôt demandé à la foule de les écouter, laissant transparaître un certain soutien à leur action.
«Nous avons une entente. De jeunes gens prennent maintenant la parole, nous écoutons tous sans les interrompre», a-t-il dit en allemand, ajoutant que la symphonie qui était en train d'être jouée se poursuivrait après la prise de parole, et serrant la main des deux activistes présents sur scène.
Quand des spectateurs se sont mis à interrompre les activistes, le chef leur a même lancé «Arrêtez! Laissez-les parler», puis a menacé de quitter la scène si ce n'était pas le cas. Il s'est même assis par terre pour continuer à les écouter.
Le concert a finalement été interrompu environ 4 minutes, selon l'organisation du Festival de Lucerne.
Celle-ci n'a pas montré le même appui au geste que le chef d'orchestre. Dans un communiqué diffusé samedi, elle a mentionné n'avoir «aucune sympathie» pour la façon dont les activistes ont décidé de faire passer leur message. Elle décrit la réaction du chef comme «calme et constructive», et dit ne pas avoir expulsé les militants de la salle pour ne pas empirer la situation.
Les militants pourraient faire face à des conséquences légales, a affirmé la police de Lucerne.
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