Le champignon le plus mortel au monde se répand en Amérique du Nord

L’amanite phalloïde, aussi connue sous le nom de calice de la mort, compte parmi les champignons vénéneux les plus mortels et elle se répand partout dans le monde, y compris au Canada. Heureusement, des scientifiques auraient découvert un antidote.
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L’amanite phalloïde est responsable de 90% des morts liées à l’ingestion de champignons chaque année.
Au mois d’août, le champignon a défrayé la manchette en Australie. Trois personnes sont mortes et l’une reposait dans un état critique après avoir possiblement ingéré l’amanite phalloïde dans une affaire d’empoisonnement présumée.
L’amanite phalloïde est originaire de l’Europe et aurait été transportée en Amérique du Nord dans les racines d’arbres importés dans les années 1930. On en retrouve désormais sur tous les continents, sauf en Antarctique.
Elle pousse tant dans les zones boisées qu’urbaines dans des conditions humides, généralement durant l’automne. Au Canada, on en retrouve sous des arbres importés comme les hêtres, les châtaigniers et les chênes anglais, mais aussi sous des chênes de Garry, une espèce d’arbre indigène à la Colombie-Britannique.
Le problème, c’est que l’amanite phalloïde continue de se répandre et les scientifiques ignorent comment.
Le phytopathologiste du Département américain de l’agriculture, Milton Drott, croit que l’absence de prédateurs pour le champignon et le fait qu’il prospère pendant le transport de plantes adoptives pourraient expliquer sa progression sur le continent, rapporte le National Geographics.
Des recherches préliminaires publiées au début de l’année démontrent également que le calice de la mort peut se reproduire avec et sans partenaire.
Le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique a d’ailleurs renouvelé sa mise en garde contre le champignon, qui a été repéré pour la première fois en 1997 dans la province de l’ouest et que l’on retrouve désormais partout dans le Grand Vancouver.
Le calice de la mort a aussi été retrouvé pour la première fois dans l’État américain de l’Idaho, en 2022, où il aurait tué deux personnes.
Un potentiel antidote trouvé
Ce qui rend le champignon particulièrement létal pour les humains, c’est l’amatoxine, qui empêche la production d’ADN, ce qui peut entraîner une insuffisance hépatique et rénale, voire la mort si ce n’est pas traité. Un seul calice de la mort en contient suffisamment pour tuer un adulte s’il en ingère même juste un petit morceau.
Des symptômes – nausée, vomissements, douleurs abdominales – peuvent apparaître entre 8 et 12 heures après la consommation du champignon. Les symptômes peuvent disparaître jusqu’à 72 heures plus tard. C’est trois à six jours plus tard que les dommages au foie et aux reins peuvent se faire sentir.
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Or, des scientifiques ont récemment découvert que le vert d’indocyanine, un colorant utilisé en imagerie médicale, pourrait constituer un antidote à l’empoisonnement à l’amanite phalloïde. Aucun antidote n’avait été trouvé jusqu’à présent; seuls des fluides, des traitements au charbon activé et d’autres thérapies administrés rapidement permettaient de traiter les personnes qui avaient ingéré le champignon.
Les tests sur des souris et sur des cellules humaines fabriquées en laboratoire ont révélé que le vert d’indocyanine freinait les effets de la toxine et réduisait les dommages sur le foie et les reins, selon une étude publiée en mai dernier dans la revue Nature Communications.
— Avec des informations de CNN, National Geographics, Science News