Est-ce que la viande est vraiment moins bonne chez Maxi et Super C que chez IGA et Metro?

Certaines personnes refusent mordicus d’acheter de la viande dans des épiceries bon marché comme Maxi ou Super C. Ont-elles raison? La qualité de la viande varie-t-elle vraiment d’une bannière à l’autre? Oui et non, explique une spécialiste.
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Mettons tout de suite une chose au clair: peu importe où vous achetez votre viande, il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour votre santé.
«Il y a des critères du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) que tous les transformateurs doivent respecter pour s’assurer de l’innocuité des aliments qu’on mange», explique Linda Saucier, directrice de la Chaire de recherche MAPAQ sur la qualité et la salubrité de la viande de l’Université Laval.
«Peu importe que la viande soit pour le Château Frontenac ou qu’elle soit vendue dans une épicerie de quartier plus modeste, tout le monde doit se plier [aux normes du MAPAQ]», ajoute celle qui est aussi professeure au Département des sciences animales de la Faculté des Sciences de l’Agriculture de l’Université Laval.
Une qualité gustative «à géométrie variable»
Ça ne veut toutefois pas dire que toutes les pièces de viande goûtent la même chose d’une épicerie à l’autre, précise Linda Saucier. La texture, la couleur et le goût peuvent en effet varier selon l’endroit où vous avez acheté votre pièce.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les variations dans la qualité gustative, comme la nourriture que l’animal a mangée avant d’être abattu ou le traitement qu’il a reçu, explique la professeure.
Des bannières moins bonnes que d'autres?
Est-ce que c’est exact d’affirmer que la viande vendue chez Maxi ou Super C offrira nécessairement une qualité gustative inférieure à celle vendue au Metro, au IGA ou au Provigo? Pas nécessairement, mais si on paie moins cher, ça veut généralement dire que la viande sera de moins bonne qualité.
«Généralement, on en a pour ce qu’on paie», affirme Linda Saucier.
«Mais ce n’est pas nécessairement une viande qui va nous rendre malades, et pour beaucoup de familles, c’est ce qu’elles peuvent se permettre», nuance-t-elle.
Une question d’offre et de demande
Linda Saucier souligne d’ailleurs que la qualité peut varier entre les succursales d’une même enseigne. Les produits qui sont vendus dans une épicerie dépendent généralement de la demande des consommateurs, ajoute-t-elle.
Aux yeux de la professeure, la qualité gustative de la viande dépend donc généralement de la capacité — et de la volonté — à payer de la clientèle plutôt que de la bannière en tant que telle.
«Dépendamment des quartiers où l’on est, les épiceries vont tenir des produits différents en fonction de leur clientèle», précise-t-elle. Les cartes de fidélité permettent notamment aux grandes chaînes de déterminer ce qui plait à ceux qui fréquentent leur commerce.
Elle donne l’exemple de la viande halal, qui est offerte dans les quartiers où la demande pour de tels produits est forte.