Marie-Victorin, Taschereau et Chambly: quels personnages se cachent derrière ces routes de la Rive-Sud?

La plupart des routes que l’on emprunte quotidiennement ont été nommées à la mémoire de personnes qui ont marqué l’histoire du Québec et du Canada. Vous demandez-vous parfois qui sont ces personnages? 24 heures s’intéresse à l’odonyme de trois voies populaires de la Rive-Sud de Montréal: les boulevards Tashereau et Marie-Victorin et le chemin de Chambly. De rien!
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Boulevard Taschereau
Si vous êtes de la Rive-Sud, vous connaissez assurément ce boulevard malaimé long de 20 km, qui part de la route 132 à Longueuil et qui s'étend jusqu'à Candiac.
L'axe routier porte le nom de Louis-Alexandre Taschereau, le 14e premier ministre du Québec, qui a gouverné entre 1920 et 1936. L’avocat de métier a été député libéral dans la circonscription de Montmorency, de 1900 à 1936.
C’est en 1921, sous son gouvernement, qu’a été créée la Commission des liqueurs du Québec (qui est aujourd’hui la SAQ), pendant la prohibition aux États-Unis. Il a aussi mis sur pied le ministère du Travail.
Lors de l’inauguration du boulevard en 1932, le ministre de la Voirie de l’époque, Joseph-Edouard Perrault, a nommé l’axe routier en honneur de son premier ministre. À l'époque, la construction du boulevard a couté 2,5 millions $ aux contribuables (environ 534,1 millions $ de nos jours).
Voici ce qu’avait déclaré M. Taschereau lors de l’inauguration du boulevard:
«Dans quelques années, on se demandera qui était donc ce Taschereau dont ce boulevard porte le nom. Ce sera peut-être lu manière de garder le souvenir de celui qui a donné à sa province le meilleur de lui-même, qui lui a consacré tout son travail et toute son énergie [...] et qui a rêvé pour les siens et pour sa province la place qui lui appartient: la première!»
D’autres voies routières portent le nom de Taschereau, tout comme une municipalité et une circonscription électorale.
Chemin de Chambly
Le chemin de Chambly, anciennement la route numéro 1, a été la toute première route carrossable érigée au Canada, aux alentours de 1666.
La route, qui relie Longueuil à Chambly, a été nommée en l'honneur de Jacques de Chambly, militaire français et capitaine de la compagnie Chambly du régiment de Carignan-Salières, en 1665. C'est lui et ses troupes qui ont érigé le fort Saint-Louis (connu aujourd'hui comme le fort de Chambly), à la demande du marquis de Tracy.
Jacques de Chambly a été envoyé par la France en Nouvelle-France pour contrer la menace du peuple iroquois. En 1680, après son passage en Nouvelle-France, il a été nommé gouverneur de la Martinique. Il le restera jusqu'à son décès, en 1687.
Lors de sa construction, le chemin permettait de faire la route entre le fort Saint-Louis et Montréal. Avant l'inauguration de la route, il fallait descendre le cours du Richelieu, jusqu’au fort de Sorel, puis remonter le fleuve Saint-Laurent jusqu’à Montréal.
Sa construction a nécessité deux ans de travaux, en raison des nombreux marécages et boisés qui s’y trouvaient.
Boulevard Marie-Victorin
Le boulevard Marie-Victorin, qui longe le fleuve Saint-Laurent sur près de 30 km, relie la ville de Sainte-Catherine, au sud de Montréal, jusqu’au secteur de Saint-Nicolas, en banlieue de Québec. Entre ces deux villes, des jonctions de la route 132 prennent le nom de Marie-Victorin.
La route doit son nom au frère Marie-Victorin, né Conrad Kirouac, un célèbre botaniste québécois à qui l’on doit le Jardin botanique de Montréal, fondé en 1931.
Après ses études au sein des Écoles chrétiennes du Québec, il est devenu professeur à l’Université de Montréal. En 1922, il a fondé le Laboratoire de botanique de l’établissement universitaire, qui deviendra quelques années plus tard l’Institut botanique.
En 1935, frère Marie-Victorin a publié la première édition de ce qui deviendra son œuvre maitresse, Flore laurentienne, dans laquelle il brosse un portrait de la flore de la vallée du Saint-Laurent. Plus de 1560 espèces de plantes y sont recensées.
− Avec les informations de la Commission de toponymie du Québec