Des femmes prennent le métro avec de grosses chemises pour échapper aux harceleurs

Captures d'écran de @itssophiemilner, @shayviola et @rae.hersey sur TikTok
De plus en plus de femmes qui prennent le métro à New York, à Paris ou à Londres portent des chemises oversized ou des chandails amples. La raison: se protéger contre le harcèlement de rue à l’arrivée des beaux jours.
«N’oubliez pas votre chemise de métro. Ici, à New York, il fait 40 degrés dehors, mais j’ai quand même besoin d’une chemise», explique une jeune femme dans une vidéo TikTok. La New-yorkaise cache sa robe d’été sous une grande chemise avant d’aller prendre le métro.
D’autres vidéos du genre ont été partagées sur TikTok, si bien que des médias français, américains et britanniques ont commencé à parler du mouvement. Le mot-clic #subwayshirt cumulait lundi matin 5,6 millions de vues sur TikTok.
Le harcèlement de rue, c’est notamment lorsqu’une personne, souvent une femme, se fait insulter, siffler, menacer, fixer du regard, attoucher ou carrément agresser sexuellement par un inconnu dans l’espace public, selon des chercheuses de plusieurs universités québécoises qui ont mené une étude en 2021.
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La vraie tenue en dessous
«Sachez que si vous me voyez en chemise blanche boutonnée, c'est que la vraie tenue se trouve en dessous», indique une autre femme qui a partagé une vidéo qui a publié une vidéo d’elle en train d’enlever une couche de vêtement une fois arrivée dans un café.
L’influenceuse britannique @itssophiemilner a pour sa part publié une vidéo dans laquelle elle montre son vrai look et son look pour prendre le métro.
Sous sa vidéo, de nombreuses autres habituées des transports en commun se sont reconnues dans cette habitude qu’a prise l’influenceuse.
«Je n’avais pas réalisé que tout le monde faisait ça aussi, c’est un énorme problème à Londres, a commenté une jeune femme. Il y a tellement de tenues que je n’ai jamais portées, ou que j’ai dû changer, juste parce que je savais que les gens me mettraient mal à l’aise, qu’il s’agisse de harcèlement ou de regards.»
À Montréal aussi
Il n’y a pas qu’à l’étranger où les femmes sont victimes de harcèlement de rue.
Selon un sondage en ligne réalisé par le Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF) en 2017, pas moins de 94% des femmes à Montréal ayant été interrogées pour le sondage ont affirmé avoir déjà subi du harcèlement de rue.
Les victimes sont plus souvent des femmes, des adolescentes et des enfants, démontre une première étude universitaire sur le harcèlement de rue menée au Québec en 2021.
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L’étude précise par ailleurs que les femmes sont souvent mineures lorsqu’elles sont victimes de harcèlement de rue pour la première fois. Les femmes trans, lesbiennes, bisexuelles, en situation de handicap, racisées ou issues de la classe populaire y sont encore plus exposées.
Les harceleurs sont, quant à eux, généralement des hommes de tout âge, classe sociale et origine, précise l’étude.